Je repars donc un peu plus confiant de Fougères, sachant que dans environ 80kms, je vais avoir un vrai éclairage.
Arrivé donc à Tinténiac, je pointe et je retrouve Marco qui me place une nouvelle lampe tandis que je mange ce qui devait être son petit déjeuner!
Allez, c'est reparti avec cette fois un éclairage digne de ce nom qui me permettra de rouler plus vite et surtout de moins me fatiguer!
Le trajet jusqu'à Loudéac s'effectue sans trop de soucis malgré une fatigue qui commence à se faire sentir (je somnole parfois en pédalant mais ça ne dure pas).
Là le jour se lève et me redonne un coup de boost pour rallier Carhaix où je m'arrête longuement pour manger un vrai repas avec Marco.
Encore une dernière étape puis demi tour direction Paris. Cette dernière étape devrait mieux me convenir pusqu'on monte un peu plus longtemps. Je rejoins deux participants sur leurs beaux Vagabonde et discute un peu avec eux. En fait il s'agit de Fabien (qui bosse pour Patrice) et d'un copain à lui. On roule quasiment toute l'étape ensemble mais Fabien monter des signes de faiblesse et je pars tout seul dans les 5-6 derniers kms à la faveur d'une bosse.
C'est clairement l'étape que j'ai préféré: la plus valonnée avec enfin une bosse qui dure plus de 500m et une belle vue sur la rade avant de rentrer en ville. Par contre, à part le franchissement du pont, toujours pas de plat: tout monte ou descend ici. C'est clairement très usant car ça n'en fini jamais. Et comme j'ai tendance à tout passer sur la plaque, à la fin ça laisse des traces. Enchaîner des cols est un exercice beaucoup plus facile pour moi.
Je pointe à Brest à 15h20, soit 23h20 après le départ; mon premier objectif est donc atteint (moins de 24h00 pour rallier Paris à Brest).
Je me pose un peu, mange un morceau puis repars direction Carhaix.
Le retour me semble plus facile, je roule seul à mon rythme avec par fois quelques parasites au cul qui ne prennent jamais de relais (quelques accélérations dans les bosses permettent de s'en débarrasser aisément) et rejoins Carhaix sereinement. Nouvel arrêt beaucoup plus long avec encore un vrai repas, une douche et une pause dodo. Arrêt pas rentable du tout puisque je ne dors qu'une heure et quart pour presque quatre heures de pause....
Je dors donc un peu dans la voiture, sur le siège passager et repars à la nuit, un peu plus frais et motivé.
Ma motivation va vite s'estomper: je croise énormément de cyclos qui sont en route vers Brest et leur éclairage m'ébloui énormément.
Pour couronner le tout, ma lampe tombe encore en panne et je me retrouve une nouvelle fois sans éclairage, seul, dans la pampa.
Impossible d'avancer dans ses conditions: je m'arrête énormément, je roule au pas, je manque de me mettre dans le fossé je ne sais combien de fois. Je décide donc d'attendre et d'intégrer un groupe car là, ça devient vraiment trop dangereux. Je suis donc rejoins par un Italien, un Allemand et un Autrichien et on se relaie jusqu'à Tinténiac (l'Autrichien n'a pas pu tenir le rythme) tant bien que mal pour ma part puisque je m'endors en roulant!
Je décide de faire une pause à Tinténiac, trois quart d'heure de sommeil, pile poil pour que le jour se lève.
Je résiste à l'envie de rester au chaud das la voiture et me lève donc pour continuer dans la brume, l'humidité et le froid.
A partir de là et jusqu'à l'arrivée je vais rouler seul.
Marco me rejoindra à Villaines plus tard.
Au fur et à mesure que le jour se lève, la température monte et mon moral aussi, ça sent la fin, bien que je trouve chaque fin d'étape interminable....
Contrôle à Fougères, arrêt sandwich puis c'est reparti! Je roule maintenant à un bon rythme en relançant dès que je peux et en passant les bosses rapidement. avec comme d'habitude, toujours des parasites au cul....
Villaines, pause repas avec Marco qui m'attend avec un beau sandwich à la saucisse que je dévore avec un plaisir non dissimulé!
Je repars motivé à bloc histoire de finir en 54h00 et file jusqu'à Dreux (avec un pointage à Mortagne entre temps) en roulant bien. Je double Fabien et son acolyte qui commencent à fatiguer. D'ailleurs je double pas mal de monde sur cette portion, je me sens bien en forme pour le coup!
J'arrive à Dreux à 20h00 sachant qu'il reste 60kms, et qu'en gardant ce rythme, à 22H00 je serais à St Quentin.
Là Marco m'annonce qu'il reste encore 65kms et que du coup, c'est mort pour finir en 54h00. Du coup je prend mon temps et repars sur un rythme plus tranquille.
Cette dernière étape, qui sur le papier est la plus courte, s’avérera pour moi la plus longue! Des lignes droites dans des champs, des traversées de villages qui n'en finissent plus. J'ai clairement eu l'impression de tourner en rond. Seule une belle montée avec un contrôle de l'éclairage par l'organisation a égayé cette partie.
La fin a tout gâché: passage sur des routes pourries qui ont fait sauter mon éclairage (j'ai fini à la lampe torche de mon téléphone!!), passage également le long de cités et pour finir une piste cyclable de 4 kms inintéressante au possible.
Je suis arrivé gavé et de mauvaise humeur. 1230kms gâchés en 60 bornes!!!
22H45, soit 45mn de plus que mon objectif.