jorem a écrit:finisher sur le 140 en 14h13! La seconde partie est beaucoup plus intéréssante mais j'en ai vraiment bavé car le moteur n'avait plus de puissance à partir du beitex et je me trainais dans les bosses.
Il me reste beaucoup d'image en tête et surtout une grande fierté de l'avoir fait
antoine3960 a écrit:Bon j'y suis retourné finalement
Cette année était probalement L'ANNEE. Grand beau temps, Mt Blanc dégagé, chemins à peu près cleans. Montées toujours aussi dures j'étais en 29er avec 24/38 devant et 11/36 derrière, j'ai largement rattrappé le peu d'usure du haut de cassette.
Les descentes étaient mieux, enfin on a eu droit à deux singles un peu techniques à la place des pistes d'alpage, et ça c'est cool
Pour le reste, c'est toujours bon. Bénévoles au top, orga solide, ravitos variés et très bons. On sent que 'est organisé par des gens du coin et qui pratiquent le VTT.
Côté course
700 au départ, et comme d'hab ça part vite (ça m'épatera toujours). Je pars à un rythme soutenu mais pas fou non plus, objectif être bas dans les pulses.
Je passe bien les bosses mais je sens que c'est en force, c'est certain je vais le payer. Après deux heures de course je regarde l'altimètre 1700m... ah ouais c'est l'avantage le D+ s'accumule vite dans les raidars, les km beaucoup moins.
Après 40km je réalise qu'il en reste 100 (j'ai toujours été un costaud en math) et là je m'inquiète. ca grimpe toujours bien mais je sens que j'y laisse de plus en plus de plumes.
Coup de bol l'arrivée aux 70km se fait avec des descentes sympas et fait oublier les portages super relous, alors dans l'euphorie je pars pour le 100.
Je sais que la bosse est terrible derrière alors je mouline et je laisse partir les petits fous qui se laissent griser.
Ca ne loupe pas, je passe tranquille cette difficulté et je vois mes petits camarades sauter gentiment. c'est ça la MB Race, tout va bien et d'un coup tout est fini.
La deuxième partie de la montée est un enfer habituellement, je le sais. Je n'y coupe pas, bam une hypo. Pas de panique je m'arrête, je mange. Je repars doucement et en 5 minutes c'est du passé. Je termine la montée proprement.
La descente se passe bien et la petite remontée jusqu'au ravito aussi. Derrière c'est costaud, je le sais et je sais le gérer.
Début de montée impeccable, j'ai même les jambes (enfin tout est relatif). j'arrive à la deuxième partie de la montée que je déteste... rebelotte, même recette, ça repart un peu moins bien mais ça passe quand même.
Arrivent les trois portages, une galère sans nom mais c'est pas grave derrière c'est la descente sur Praz. Elle n'est pas intéressante mais au moins elle descend!
Et là pareil, la descente fait oublier qu'on est cramé, qu'on s'est juré de ne pas continuer et de ne plus JAMAIS revenir.
Alors je mange et je continue.
La montée débute sur route, ça va à peu près et d'un coup ça ne va plus. J'applique la recette mais cette fois c'est sérieux. 1km plus loin je suis arreté, c'est le mental qui est en train de sombrer. Je baille énormément, j'ai envie de dormir, j'ai des frissons... Depuis que j'ai arreté le raid j'ai oublié ce genre de truc très profond. Enorme doute, plus de réflexe rien. OUT totalement, plus de son, plus de couleur. la prochaine étape c'est la couverture de survie. Mais la gestion de l'épuisement c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Je ne sais pas trop comment mais la tête finit par donner les bonnes instructions et je rebranche doucement.
je me jette dans un ruisseau (il fait très chaud), je me rafraichis, Henri un jurassien croisé X fois sur le parcours me double et me laisse un gel.
Lentement je repars, à pieds... bordel il reste 30km et je ne sais combien de D+
Dans la bosse Florian me rattrappe et se met à marcher. Nous ferons 20km ensemble. Au début c'est lui qui me soutient, puis la tendance s'inverse. c'est con mais de le voir en chier me fait oublier ma peine. Et, je me refais la cerise.
Après je ne sais plus combien de km à pieds nous arrivons sur des parties enfin roulantes. Ca va mieux, les portages passent bien et nous rejoignons une boucle empruntée le matin. Ca sent la fin et je sais qu'il n'y a plus trop de difficultés. Je me laisse surprendre par une dernière petite bosse mais je ne cède pas, je sais que le pari est en train d'être gagné.
Dernières descentes, derniers faux plats, derniers bénévoles et enfin, la libération. Après 14h01'45, finisher. Il est 20h, la journée a été ultra longue mais au final je ne l'ai pas vue passer
Interview, lavage vélo en speed et en route. A 20h30 je suis sur l'autoroute. Je surfe la vague de l'euphorie pour ne pas m'endormir et rentrer en Suisse.
Ce matin à 7h30 au boulot c'était un peu dur quand même
Content, d'avoir entraîné le mentale comme ça. Ca va me servir pour le programme montagnard des vacances.
sebj a écrit:2 ans que je me tâte... Cette année je me lance!! J'espère en revenir en vie !!
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