samuel a écrit:Slt,
A propos d'Indurain, je me souviens l'avoir vu au TDF 1995 du côté du lac de Naussac, çà montait sévère et il se baladait facile à 30 km/h en parlant avec ses équipiers

; à l'époque, finalement pas si lointaine, point de cadre avec des tubes surdimensionnés etc. ; il roulait sur un Pinarello (en tt cas, badgé comme tel) en acier dont le moindre coureur régional ne voudrait même pas aujourd'hui, il s'est jamais plaint de la rigidité et quand tu voyais ses cuissots, il devait pourtant bien les tordre ! Alors quand certains sur le site ouy ailleurs se plaignent de la rgidité (ou du manque de ...) de leur boîte de pédalier

. Un petit lien pour le plaisir des yeux , cadres Dario Pegoretti; remarquez les tailles, de 0.5 en 0.5 cm .
http://www.classicbikeshop.eu/New-steel-frames.htmlCordialement.
Les pros de cette époque voulaient surtout du matériel très robuste et extrêmement fiable (j'en ai connu pour qui c'était l'obsession n°1, du genre qui faisait doubler le pivot de fourche en acier au niveau de la tête, qui utilisaient des séries de tubes ne correspondant pas à l'étiquette, et pas forcément plus légères), mais il ne faut pas croire qu'ils avaient des charrues pour autant... Et même avant, dans les années 70/80 on savait aussi faire des choses très légères (dérailleurs Huret minimalistes, boyaux clément soie, etc...) dont le poids serait loin d'être ridicule actuellement. On était certes loin des poids-plumes actuels sur un ensemble en ordre de marche, mais certaines pièces étaient déjà très performantes, sans sacrifier à la fiabilité qui était sur-dimensionnée. L'amateur pouvait aussi trouver chez de petits artisans des productions très proches, sur mesure et à des prix qui étaient sans cesse plus abordables fin des années 80, et techniquement très bonnes (des moyeux, notamment...) C'était du matériel français/italien ou plus largement européen, fabriqué par de toutes petites entreprises, voire aussi des copies/contrefaçons asiatiques de très belle facture diffusées au compte goutte de matériels type Campa, ou encore des choses encore plus rares et curieuses venant de pays de l'Est. Avec un bon smic on avait un truc bien performant en étant débrouillard, et qui mettait longtemps à se démoder (les "collections" duraient quelques années...) Le milieu des années 90 a sonné le glas de cette époque.
Il a bien fallu trouver de la nouveauté ensuite pour les faire exploser (les prix) sur un marché potentiellement très juteux (de passionnés ne comptant pas...) : titane, carbone (dont les débuts ont été vraiment très chers et pas bons du tout), alu dont la matière première était plus abordable, groupes "renouvelés" chaque année comme les collections de mode dans la confection, etc... Les grands principes de cette époque (un outil sérieux qui dure longtemps prêt à endurer presque n'importe quoi avec une esthétique sans millésime) sont devenus obsolètes avec le marketing, les priorités ont changé (poids avant tout, puis ensuite fiabilité, copie exacte, pour se valoriser, du truc à la mode dans le peloton pro qui utilise maintenant plutôt des pièces sorties d'usine sans trop de particularité, etc, etc... (il paraît, info ou intox je n'en sait rien, que même l'entre-axe des pédaliers, et la largeur des boîtiers, des vélos d'Indurain étaient très très particulier, sur-mesure, et pas du tout standard...)